Selon une récente analyse du Fonds Monétaire International, le système bancaire togolais souffre d’une large exposition des banques commerciales locales aux risques souverains. Profitant d’une facilité de refinancement auprès de la Banque Centrale (BCEAO), des taux directeurs accommodants et des rendements moyens à 5,1%, ces banques ont largement investi sur les obligations et les bons du trésor togolais. De 5% en l’an 2000, le portefeuille des titres et effet publics, représentait à la fin de l’année 2016, 15% des actifs de l’ensemble des banques au Togo. A cela il faut ajouter un ensemble de préfinancement que le secteur a accordé dans le cadre de certains projets d’infrastructures.


Or, comme c’est le cas pour de nombreux pays africains, le Togo souffre aujourd’hui d’une envolée de son déficit public, face à la pression de la demande sociale en infrastructures et en services publics et à une baisse des revenus budgétaires, liée en partie au repli des importations dans la CEDEAO. Dans ce contexte, la dette publique représente, plus de 70% en fin 2016 du PIB Togolais. A côté du risque souverain, les 13 banques togolaises doivent aussi faire face à plusieurs autres défis. Deux d’entre elles qui sont des banques d’Etat (Union Togolaise des Banques et Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie) et qui représentent 20% du système bancaire du pays, sont actuellement en défaut avec l’exigence sous régionale de 8% du ratio de solvabilité minimal.